Notes pour le lecteur : propos recueillis lors d'une interview imaginaire qui n'a jamais eu lieu ailleurs que dans nos têtes. 

Bonjour Lisiane et Johana. Nous allons donc pouvoir commencer l'interview. Merci d'avoir accepter de vous prêter au jeu.

Lisiane Gether, chargée de production et de diffusion, vous montez l'association LES ESTIVANTS sous le soleil timide du mois de novembre 2016 - comme vous aimez le préciser - avec Johana Giacardi, directrice artistique de cette compagnie à Marseille.

Qu'est-ce que c'est que cette compagnie ? Nous parlions tout à l'heure de votre rapport à l'équipe, au désir de travailler à plusieurs et "ensemble", comment définiriez-vous ce travail au sein de la compagnie des Estivants ? Peut-on dire que vous êtes un collectif ?

JG: Si je devais définir la compagnie des Estivants j’utiliserais davantage le terme de troupe que celui de collectif. Partager un désir, porter un idéal ensemble : voici le point de départ. La compagnie se compose d’un chef de troupe (metteur en scène) et d’artistes complices : comédiens, techniciens, créateurs son et lumière, scénographe, décorateur, costumier, administrateur. Le croisement entre ces différents métiers et savoir-faire est essentiel dans notre travail de compagnie, non pas pour que chacun reste enfermé dans sa fonction, non pas qu’une fonction ait plus d’importance qu’une autre, mais pour que chaque fonction se partage et se transmette dans « les règles de l’art ». Quand on fabrique un spectacle c’est très concret : Elise la costumière nous donne quelques leçons de couture et nous fabriquons des chapeaux, des moustaches et des franges à nos vêtements. Quand il faut fabriquer les décors, Camille la scénographe dessine les plans et nous taillons des trappes dans des planches en bois. Quand il faut écrire le texte, les comédiennes improvisent au plateau puis je regagne ma chambre. Enfin quand il faut s’arrêter et manger, nous nous arrêtons et nous mangeons, simplement. Voilà. La troupe serait pour moi la parfaite hypothèse pour ne jamais séparer l’Art de l’Art de vivre. D'ailleurs, ne dit-on pas du théâtre qu'il est à la fois un art et un lieu ? ( faire du théâtre, aller au théâtre...) Qu'on le veuille ou non, on ne peut pas vraiment séparer le théâtre de la vie. L'un et l'autre n'ont de cesse de se confondre dans d'interminables rêveries qui rendent la vie plus belle que la vie...Ou quelque chose comme ça. Je voudrais construire avec nos outils de théâtre, une maison qui nous ressemble. Car au fond, ce que nous recherchons intimement, c'est un espace où s'inventent d'étonnants stratagèmes de courage et d'espoir pour tenir tout au long de notre vie notre pauvre et superbe idéal dans

" ses nœuds de rubans de bronze"...notre "invincible été."